mardi 13 novembre 2012

Egarements

J'ai entamé un voyage dans des plaines arides qui se changent parfois en sables mouvants. Je réclame du vent pour me pousser et sécher l'eau qui coule dans mon cou ; un vent fort et frais qui m'élèverait désormais vers le sommet. 

Dissoutes, les poussières sont un nuage flottant qui encercle le premier palier de cette montagne dont le sommet reste encore à atteindre. Et mon désir d'y accéder croît quand je regarde le pic d'ici-bas.
 J'entends au loin des langues se délier ; des rires qui sonnent faux se déploient et par leur éclat tendent à me couper l'herbe sous le pied. Mais je me suis déjà repliée dans des sous-terrains toujours plus profonds, des caves de pierre où la chaleur est quasi insoutenable pour d'autres que moi. La résonance des rires hystériques meurt avec fracas dans un son de cristal de pacotille, se brisant.

Avançant vers moi à pas de loup, il pointe soudain le bout de sa queue, le Diable, et il me dit de m'y agripper. Auréolé par la joie, il a une gueule d'amour mais je ne craquerai pas. Mon cœur ne peut plus se laisser emballer comme ça. J'ai fait le choix d'avancer dans une voie et il ne m'en dissuadera pas, pas cette fois. Pas cette fois. Pas cette fois.

Le clocher sonne l'heure pour moi d'aller me coucher alors que certains, encore abrutis par le sommeil, endossent leur parka et s'en vont dans la brume, sans rire cette fois ni sourire car ils auraient l'air fou ou imbibé comme je le suis de toi.

Et j'entends chanter au bout du couloir une litanie qui m'attire vers un jardin plein de lumière.

Haïku façon Soleil couchant




La main tendue
Le cœur en miettes
Une larme à l’œil
Il ne bougea plus

Un souffle au cœur
Les yeux plein de larmes
Les mains tendues
Il ne cria plus

La nuit noire
La descente de pilule
L'indigestion fatale
Il ne se réveillera plus