lundi 20 janvier 2014

Autopsie II

Ne pas prendre des vessies pour des lanternes. La vodka adoucit les couleurs, flamboyantes et ternes à la fois, perçues au-travers du spectre de mon mental imprégné d'émois. Cela donne des teintes délavées par la réalité trop réelle et à la fois des couleurs comme je les perçois au niveau du cœur chaque fois que je prends le train pour m'échapper au loin. Sous caféine, ces teintes romantiques sont obscurcies par la réalité du ciel et sans la flamboyance. Mon cœur reste toujours plutôt ardu dans ces conditions.

La Zubrowka apporte à ma verve une contradiction moins distincte tout en délimitant le rêve et la sécurité du néanmoins précaire réel. Je conçois avec des paradoxes et des contraintes mais la Zubrowka me fait gravir les murs que je dresse seule devant moi avec une facilité extraordinaire. Et cette histoire que j'ai décidé de composer sans tourner autour de moi comportera un fée, la fée Zubrowka ?  Reste à savoir où elle me mènera ; à moins que ce ne soit ma gueule de bois - si jamais j'en ai une - qui mène la danse.

Autopsie

Des traces. Une mine de crayon sec. Du  papier recyclé. De vieux poèmes très présents ; pas question de les gommer car ils sont la représentation d'un présent certes déjà passé. Leur conception est antérieure à cette nuit mais leur élaboration demeure encore et toujours en pleine expansion. La création de mes vers peut se comparer à des cris étouffés par la nuit opaque et noire ; cette dernière demeure mon cocon et un autre être humain pourrait apparaître et partager mes vers au-dedans de mon habitat de pierre, et de chair. Là je divague un peu mais chacun de mes mots m'amène au moment suivant, ils accaparent ma nuit et mon destin. Je tente de rencontrer mon désir. Au pire celui-ci demeurera-t-il inerte. Mais écrire m'empêche de demeurer dans l'inertie ; je peux porter mon attention sur un point. Ne  pas l'éluder. C'est évident, je veux partir. 

Mais pour aller où ? C'est toute la question. 

Je me conforme à mes propres règles et si tu crois le contraire c'est juste ton projet ; je n'ai rien avoir avec ça. Comme c'est bon d'être face à une page blanche. Néanmoins je ne veux plus tourner au tour de je. Je vais, dès cette nuit, débuter une histoire ici autour d'elle et face à qui ou quoi, je n'en sais rien. Il s'agira d'une obsession. Un désir d'amour absolu. Une rencontre, un soir ou plutôt une nuit, dans un bar. Ils sont tous deux étourdis par la boisson ; l'un l'est un peu plus que l'autre et il a d'autres substances en plus circulant dans son sang. Il plonge son nez dans la blanche, et son âme tourmentée s'adoucit d'ailleurs un instant à chaque fois. Il tente d'oublier quelque chose et l'autre tente de le rencontrer vraiment mais en vain. Et même le choix de cette histoire demeure une fuite face à mon choix de m'enfuir en composant. Changer de conte. Aller dormir.
Dormir.

Mais pour rêver à quoi ? C'est toute la question.