Nettoyage d'hiver
Le printemps apparait déjà, en somme. L'air est doux et le vent me ranime à
la vie; c'est du bonheur gratuit. Quand j'ouvre grand la fenêtre et sors ma
pomme, j'en profite en ce 25 décembre où la circulation est très limitée étant
donné que chacun est en famille ou dans son salon; peut-être étendu sur le
parquet en train de pleurer ou juste de cuver voire les deux comme moi la fois
où ce bel homme, que j'ai aimé pendant deux ou trois jours, m'a appris qu'il
n'avait pas les mêmes projets que moi; et c'est son droit. Depuis peu je me
tiens droite, bien droite (le plus souvent assise).
Aujourd'hui j'affiche un sourire, au moins en moi. Sinon tant pis,
laissez-moi!
Je n'attends pas le printemps officiel pour faire le tri dans ma vie, mes
vêtements et mes amis. L'ordre c'est maintenant. Je ne fuis pas. Je m'installe
ici, dans mon appartement et mon logis de chair. Chers amis, je vous reconnais.
Et, sans aimer les catégories, j'ai choisi d'ignorer ce patronyme Ami pour vous
voir tels que vous êtes et juste comme des personnes que j'apprécie; et je sais
pourquoi. Je vous aime tels que vous êtes.
J'ai une famille mais je l'ai ajustée et, cette dernière est composée elle aussi
avec le cœur et pas juste avec les liens de sang; certains membres de celle-ci
n'ont même aucun gêne avec mon consanguin, aucun.
Mais peut-être que je préfère la compagnie de mon esprit sous amphés quoique
celles-ci sont aussi à éliminer. J'apprends juste à vous aimer et moi aussi par
la même occasion. On se verra pour fêter ça. On se verra pour fêter ça. Et on
trinquera à quoi sinon à l’amitié ?
AMITIÉ n.f. 1. Sentiment d'affection, de
sympathie qu'une personne éprouve pour une autre; ce lien généralement
réciproque. 2. Amitié particulière: liaison homosexuelle (notamm. entre
deux adolescents). * Témoignages d'affection. Fais-leur mes amitiés.
S'il s'agissait juste de combler ce que
communément on appelle le manque affectif, je me serais déjà maquée pour
partager mes friandises chocolatées devant des émissions frelatées avec une
couverture sur les genoux et sa main à lui au-dessous. Je me contenterais bien
de ça si je le pouvais.
Lui, lui est plein, mais aussi vide que moi. En avoir conscience. Des atomes
crochus nous relient, c'est ça.
Au-delà de moi, de ma personnalité, quand bien même je sais ce que je veux,
il y a nous ; et là, nous ne sommes plus deux mais un tout. L'amour est plein ou
la boucle est bouclée. Toutes les failles seraient comblées quand je tendrais à
aimer quelqu'un qui m'aime. Et l'amitié dans tout ça, me direz-vous ?
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